Le monde se trouve à la croisée des chemins, et Montréal est une ville divisée. D’une part, il y a les partisans de Valérie Plante qui voient en la pandémie une occasion unique d’accélérer la transition écologique de notre ville en propulsant des alternatives à l’automobile. D’autre part, les récentes mesures de la mairesse dans ce sens provoquent une forte résistance au sein d’une autre partie de l’électorat, pour qui les derniers mois de chamboulements et d’épreuves semblent avoir miné tout appétit pour d’importants changements.
Les fractures se creusent – et elles parlent fort : selon un récent sondage CROP, la mairesse détient un très large appui chez les 18-34 ans (69%) et les non-automobilistes (59%), tandis que la tendance s’inverse avec les 55 ans et plus (40%) et ceux qui se déplacent principalement en voiture (43%).
Cette polarisation était inévitable. À l’heure où les scientifiques crient sur toutes les tribunes à la catastrophe climatique, les dirigeants politiques se retrouvent avec la tâche ingrate d’aligner le changement avec ce que la science – et l’Histoire – nous demandent.
Or, suite à des décennies de négligence et de timidité de la part de nos décideurs, le minimum d’ambition requise aujourd’hui dépasse invariablement le rythme de ce que les habitudes et mentalités peuvent suivre.
Dans le fond, les mesures de Valérie Plante visant à encourager les déplacements actifs reposent sur des assises solides, faisant état d’un courage et d’une clairvoyance précieux quant à l’enjeu déterminant de notre temps. Toutefois, dans la forme, la mairesse ne parvient pas à rallier les Montréalais à la cause.
Que faire?